L'Art

et la ville

Soyons francs, l'art et la ville entretiennent des rapports tellement évidents que je ne vois pas très bien quoi en dire. Mais comme l'observait avec pertinence je ne sais plus qui, ce n'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.

Donc, voici:

Au Moyen-âge, l'art n'avait d'autre fonction que didactique, dans le sens d'un appoint au sentiment religieux. On le trouvait essentiellement dans les églises, l'architecture de ces églises étant elles-mêmes destinées à renforcer ce sentiment religieux.

Les villes avaient des fonctions soit de regroupement autour des places fortes, et donc de préservation contre les intrusions ennemies, soit de rassemblement autour des infrastructures commerciales (places et marchés) en fonction des intersections des voies de communication.

Depuis la Renaissance et son idéal d'humanisme, l'art, à l'instar de ce qui s'était passé dans l'antiquité gréco-latine, a réacquis une fonction esthétique, que ce soit dans les arts plastiques ou dans l'architecture.

L'apparition de l'urbanisme, en tant que tel date de l'amélioration de l'ordinaire social qui a suivi la première révolution industrielle, et plus particulièrement, de la consolidation de la société bourgeoise (2e moitié du 19e siècle).

Désormais, l'art et la ville entretiennent des rapports d'interactions multidirectionnelles: la ville abrite l'art, le donne à voir et en nourrit ses habitants; l'art modèle la ville, lui apporte  du sens ou de l'agrément, mais aussi, peut en révéler des visions particulières au travers du regard de ses artistes.


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Pour le centenaire du cinématographe, l'asbl la Rétine de Plateau a organisé un concours qui invitait les participants à renouer avec l'esprit et les contraintes des premiers films Lumière: cadrer Bruxelles et ses habitants en un plan unique, muet de 50 secondes. Le caractère kaléidoscopique et atypique de la sélection du jury nous a poussé à rencontrer quelques uns parmi les dix lauréats.

Le Beurschouwburg dont la vocation initiale était le théâtre a diversifié ses activités (musique, expositions, café-restaurant,...) dans une relation de symbiose avec le quartier et la ville qui l'abrite.

Quand un photographe-plasticien, Peter Downsbrough, et un architecte, Christian Kieskens, rassemblent leurs compétences pour réfléchir à l'avenir urbanistique d'une ville, Alost (Belgique), ou plutôt d'une entité urbanistico-industrielle hypertrophiée tant la superposition des infrastructures industrielles, de communications et urbaines se sont superposées au cours du temps, cela donne Densities, qui n'est ni un projet, ni une vision d'avenir, ni une recherche, mais un peu de tout ça...

Qui d'autre aurions-nous pu inviter que François Schuiten dont l'art de dessiner des villes, fussent-elles mythiques comme les Cités Obscures, nous comble et nous ravis (c'est joli, "nous comble et nous ravis", je me demande où je vais chercher tout ça ?).