L'Art et l'Argent


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Supposons qu'une émission quelconque vous propose le thème de "l'Art et l'Argent".
Vous en déduirez avec une bonne probabilité de succès que l'on va vous parler de la spéculation sur les oeuvres artistiques, de la flambée des prix des années 60-70, et du crash du marché de l'art des années 80,
Intérieur Nuit, qui n'est pas une émission quelconque, va vous éviter ces (désormais) poncifs, pour vous proposer un regard, non pas sur les oeuvres, mais sur ceux qui les créent. Et aussi une réflexion, non pas sur l'infime pourcentage d'artiste à qui leur simple signature permet de cueillir les millions, mais sur les millions d'artistes que leur condition de créateurs destine à un sort de gagne-petits et de soutiers de la culture.

L'artiste et son oeuvre n`ont, sachons-le, pas toujours connu ce statut quelque peu sacralisé et hors normes qu'ils connaissent aujourd'hui. Alexandre Vanautgaerden nous fait d'abord un petit topo édifiant, extraits de contrats à l'appui, de la condition des créateurs du moyen-âge à nos jours.

Hors, si désormais, l'artiste et son oeuvre connaissent une situation très particulière, cette nouvelle donne condamne plus souvent le créateur à occuper le triste rôle de "sans-abri de la protection sociale", comme le dit Suzanne Capiaux, co-auteur d'un projet de loi sur le statut de l'artiste, que celui de golden boy culturel tels Andy Warhol ou Madonna.

La situation de Marc Lelangue, musicien de blues et caetera ..., illustre à merveille l'imbroglio juridico-administratif, kafkaïo-pataphysique, auquel peut mener, dans ce pays, le choix d'une activité quelque peu marginale, la musique (on la supporte à la radio, mais qui eût cru que des gens choisissaient d'en vivre ?).

Quant à Angel Vergara, l'argent ne constitue pas un réel problème pour lui, dans la mesure où, non seulement il crée sa propre monnaie, mais aussi où cet argent lui sert de ferment à une réflexion sur l'échange au sein de notre culture de la consommation.

Et toi, consommateur éperdu d'art et de culture, si tes moyens ne te permettent pas de te payer les oeuvres complètes de ton auteur favori dans les éditions de la Pléiade (si tant est que son mérite le mérite), ou d'assister à un concert unique de Placido Domingo (8ààà f la place, au moins), rien ne t'empêche chiner, en seconde main, un bon petit polar à 25 f ou un cd d'Eric Clapton à 450 f (en pure matière plastique et réécoutable de nombreuses fois).