Nathalie Loriers

Nathalie Loriers est une jeune, mais néanmoins talentueuse pianiste de jazz, qui vit avec Diederik Wissels, un moins jeune (à peine), et non moins talentueux pianiste de jazz.

Ils se sont rencontrés lors d'un stage dont il était le professeur, et elle, la prometteuse élève.

Il advint ce qui devait advenir...

Philippe Cornet les a rencontrés.


Question à Nathalie: Aurais-tu voulu être un homme ?

Nathalie: L'idée ne m'en a jamais effleuré, quoique si je croyais en la réincarnation, je voudrais, dans une prochaine vie, être un "mec". Par certain côtés, c'est un avantage, dans ce domaine, mais par d'autres côtés, être une fille en amène également.

Il y a des gens qui disent "plein de mec jouent aussi bien qu'elle" (en sous-entendant que ma réussite est due au fait que je suis une femme), mais ça doit être de la jalousie.

Ce qui m'importe, c'est d'être "musicien", et je le dis au masculin pour ne pas insister sur le sexe.

C'est vrai que dans le monde du jazz, je joue surtout avec des hommes. Mais former un groupe de femmes serait surtout réaliser un fantasme de mecs.

Diederik: Les gens essaient de trouver des avantages aux femmes-musiciens parce qu'elles sont peu nombreuses. Il faut arrêter cela. Quand Nathalie joue, j'entend de la musique. On s'en fout que ce soit une femme ou un homme qui joue.

Question: Est-ce qu'il y a une place pour un enfant dans votre couple ?

Nathalie: Moi , je me considère toujours comme en apprentissage. Dans la musique, l'apprentissage dure très longtemps, si pas toute la vie. Ce qui est bien, parce que cela maintient une certaine fraîcheur dans la passion. Si une troisième personne venait, cela créerait un break dans cet apprentissage. Parfois, je compare le musicien à un sportif, parce que l'aspect physique est essentiel. Si on arrête, on perd de la souplesse par rapport à la musique. Et je ne voudrais pas en arriver à reprocher à un gosse de m'avoir fait perdre ce temps.